Charges, Maomé, cartoons, blasfêmias, violência &c.

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https://www.dw.com/en/charlie-hebdos-muhammad-cartoons-to-print-or-not-to-print/a-18182391

Pour l’équipe de Charlie Hebdo, il était “indispensable” de republier les caricatures de Mahomet avant le début du procès.

Séparatisme : revivez le discours d’Emmanuel Macron: https://www.lefigaro.fr/politique/en-direct-nbsp-suivez-le-discours-d-emmanuel-macron-sur-les-separatismes-20201002

France

Le discours de Macron provoque l’émoi du monde musulman

La phrase « l’islam est en crise » a suscité la colère sur les réseaux sociaux et dans les institutions islamiques.

OLJ / Par Caroline HAYEK, le 07 octobre 2020 à 00h00

Le discours de Macron provoque l’émoi du monde musulman

Le président français Emmanuel Macron aux Mureaux le 2 octobre 2020. Ludovic Marin/AFP/POOL

Emmanuel Macron a-t-il prononcé les mots de trop ? Son discours vendredi dernier annonçant un projet de loi visant à défendre la laïcité face au « séparatisme islamiste » a en tous cas suscité l’indignation à travers le monde musulman, tant sur les réseaux sociaux qu’au sein des institutions religieuses.

Samedi soir, c’est l’institution al-Azhar, la plus haute autorité religieuse de l’islam sunnite, qui a qualifié de « raciste » le discours du président français et dénoncé des « accusations » visant l’islam. « De telles déclarations racistes sont de nature à enflammer les sentiments de deux milliards de musulmans dans le monde », a estimé al-Azhar. Ces dernières années, l’institution s’est toujours efforcée à dénoncer les attentats jihadistes à travers le monde, afin de combattre les amalgames qui associent l’islam traditionnel aux courants les plus extrémistes. L’institution vieillissante a toutefois perdu de son influence et de son autorité auprès de la jeunesse musulmane. Le mufti du sultanat d’Oman, le cheikh Ahmad Hamad al-Khalili, a pour sa part qualifié d’attaque sans précédent contre l’islam les propos du président d’un « pays qui se targue de liberté, de démocratie et d’égalité ».Emmanuel Macron a annoncé son projet comme une lutte contre le séparatisme, terme qu’il emploie depuis un an mais qui peut porter à confusion et fausser le débat. L’objectif est-il en effet de lutter contre le jihadisme, l’islamisme, le salafisme ou contre certaines pratiques musulmanes ? Des associations ont dénoncé une « stigmatisation » des musulmans, ce qui a poussé le gouvernement à procéder à un changement de nom du projet de loi en « Projet de loi renforçant la laïcité et les principes républicains ».

« L’idée était bien de lutter contre le séparatisme principal qu’est l’islam radical », mais « ce n’est pas le seul objet du texte qui s’adresse à tous les cultes, contre tous les mouvements sectaires, impose la neutralité politique et religieuse », a justifié le ministre de l’Intérieur

Gérald Darmanin.

Une religion « en crise »

Mais à travers le monde musulman, c’est notamment le passage où M. Macron affirme que « l’islam est une religion en crise dans le monde entier », qui a provoqué l’ire de certains. « L’islam est une religion qui vit une crise aujourd’hui, partout dans le monde. Nous ne le voyons pas que dans notre pays, c’est une crise profonde qui est liée à des tensions entre des fondamentalismes, des projets justement religieux et politiques qui, on le voit dans toutes les régions du monde, conduisent à un durcissement très fort, y compris dans des pays où l’islam est la religion majoritaire » , a déclaré le président français. « Il a généralisé en parlant de l’islam. Quand il dit que l’islam est en crise dans le monde entier, ce n’est pas correct car c’est l’extrémisme islamiste qui pose problème. Pourquoi a-t-il visé l’islam en particulier ? S’il avait été honnête, il aurait dû également parler par exemple des extrémistes juifs ou des évangélistes chrétiens. Il est clair qu’il faille organiser l’islam français, mais il faut aujourd’hui qu’il clarifie ses propos », estime Mohammad Nokkari, juge chérié et professeur d’université contacté par L’Orient-Le Jour. « Pour qui se prend-t-il pour parler ainsi de manière condescendante ? En faisant l’amalgame entre islam et terrorisme islamiste il n’a rien à envier à Donald Trump », estime quant à lui Hachem, un activiste syrien d’al-Bab dans le gouvernorat d’Alep. Il est reproché au président français son manque de légitimité pour faire le constat d’une religion en crise qui sonne, aux yeux d’une partie des intellectuels et activistes, comme une forme de néo-colonialisme compte tenu de l’histoire de France. Certains internautes ont ainsi dénoncé le discours d’un « croisé raciste », qui « n’est aucunement qualifié pour parler de l’islam ».Sur la twittosphère, l’activiste palestinien prodémocratie Iyad el-Baghdadi a par exemple tenu des propos extrêmement durs contre Emmanuel Macron. « Beaucoup de gens essaient de contextualiser ses commentaires en disant qu’il parle uniquement au niveau national, ce qui n’est pas du tout convaincant étant donné qu’il a dit “partout dans le monde”, qu’il a évoqué la transition démocratique en Tunisie, mais aussi que la France est l’alliée des Émirats arabes unis en Libye et peut-être dans d’autres théâtres, dans le cadre d’un projet visant à renforcer un chef de guerre autoritaire antidémocrate (en référence au prince héritier émirati Mohammad ben Zayed) », estime le militant, interrogé par L’OLJ.

Dans son discours, Emmanuel Macron a tenté de respecter un certain équilibre, rappelant à plusieurs reprises qu’il ne fallait surtout pas stigmatiser les musulmans mais combattre les dérives radicales. Mais la montée de l’islamophobie à l’échelle mondiale, en partie liée aux attentats jihadistes dont les musulmans sont les premières victimes, participe à rendre le sujet particulièrement sensible. « Faisons le test en remplaçant “musulman/islam” par toute autre religion ou culture et demandons comment cela sonne. Et si Macron disait “l’hindouisme est en crise dans le monde” ou bien “le judaïsme est en crise dans le monde” ? Pourquoi est-il acceptable de parler ainsi de l’islam et des musulmans, surtout compte tenu de l’histoire coloniale française ? », fustige Iyad el-Baghdadi. Selon le CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France), les actes islamophobes ont augmenté de 77 % en deux ans en France. Les actes terroristes à caractère islamiste n’ont fait que renforcer le sentiment d’amalgame au sein de la population.

Autre motif des réactions indignées : l’instrumentalisation du discours dans une perspective politique. Les propos d’Emmanuel Macron ont eu un écho particulier en Turquie, alors que les tensions sont très fortes entre le président français et son homologue turc, notamment en raison de leurs divergences en Méditerranée orientale. « Qui es-tu pour parler de structurer l’islam ? », a réagi hier Recep Tayyip Erdogan, qui cherche à se présenter comme le leader du monde sunnite, en réponse à la volonté de M. Macron de « structurer l’islam » en France.

https://www.lorientlejour.com/article/1235409/le-discours-de-macron-provoque-lemoi-du-monde-musulman.html

Poursuites contre « Charlie Hebdo » en Turquie, colère d’Erdogan, appel aux sanctions de la France : le point sur l’affaire de la caricature

Les tensions entre l’UE et Ankara montent sur de nombreux points de contentieux. La Turquie a annoncé l’ouverture d’une enquête contre les dirigeants de « Charlie Hebdo ».

Le Monde avec AFP Publié hier à 11h45, mis à jour à 08h34

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Le drapeau français flotte sur le consulat de la France à Istanbul, le 28 octobre.
Le drapeau français flotte sur le consulat de la France à Istanbul, le 28 octobre. EMRAH GUREL / AP

Le climat continue de se tendre entre la Turquie et la France, alors que Paris va plaider en faveur de « sanctions » au niveau européen contre Ankara, a déclaré mercredi 28 octobre le secrétaire d’Etat français aux affaires européennes, Clément Beaune. « Nous pousserons en faveur de mesures européennes de réaction forte, dont l’outil possible des sanctions », a affirmé M. Beaune devant le Sénat.

« Le dernier épisode, qui repousse chaque jour les frontières de l’inacceptable, du président Erdogan qui a insulté le président de la République est révélateur (…) d’une stratégie d’ensemble qui est celle de la Turquie de multiplier les provocations tous azimuts. »

Une déclaration qui intervient alors que, le même jour, le parquet d’Ankara a annoncé l’ouverture d’une enquête contre les dirigeants de Charlie Hebdo à la suite de la publication d’une caricature du président turc, Recep Tayyip Erdogan, en « une » de l’hebdomadaire satirique français. « Les actions judiciaires et diplomatiques nécessaires seront entreprises contre ladite caricature », avait plus tôt déclaré la direction de la communication de la présidence turque dans un communiqué en français. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Pourquoi le président turc, Recep Tayyip Erdogan, attaque violemment Emmanuel Macron

L’hebdomadaire français a publié mardi soir sur les réseaux sociaux la « une » de son dernier numéro, sur laquelle s’étale une caricature de M. Erdogan en slip : https://platform.twitter.com/embed/index.html?dnt=false&embedId=twitter-widget-0&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1321134572105572352&lang=fr&origin=https%3A%2F%2Fwww.lemonde.fr%2Finternational%2Farticle%2F2020%2F10%2F28%2Fle-parquet-d-ankara-ouvre-une-enquete-contre-charlie-hebdo-apres-la-publication-d-une-caricature-d-erdogan_6057661_3210.html&siteScreenName=lemondefr&theme=light&widgetsVersion=ed20a2b%3A1601588405575&width=550px

La présidence turque a condamné mercredi avec « la plus grande fermeté » cette « caricature abjecte » qui reflète, selon elle, une « hostilité contre les Turcs et l’islam ». « Je n’ai pas regardé cette caricature (…). Il est inutile de dire quoi que ce soit au sujet de ces vauriens », a déclaré mercredi matin M. Erdogan lors d’un discours à Ankara. « Ma colère n’est pas due à l’attaque ignoble contre ma personne, mais aux insultes contre le prophète » Mahomet, a-t-il ajouté.

Crise diplomatique

Cette publication intervient dans un contexte de crise diplomatique entre la Turquie et la France, deux pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) aux relations mouvementées. Lundi, M. Erdogan a ainsi appelé ses concitoyens à boycotter les produits français, quelques jours après le rappel par Paris de son ambassadeur à Ankara en raison de propos du chef d’Etat turc mettant en cause la « santé mentale » de son homologue français. Lire aussi Erdogan s’attaque à Macron, Paris dénonce la « propagande haineuse » de la Turquie

La Turquie reproche au président français, Emmanuel Macron, d’avoir exprimé son soutien à la liberté de caricaturer le prophète Mahomet, lors d’un hommage à Samuel Paty. Ce professeur d’histoire-géographie du collège du Bois-d’Aulne, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), avait été décapité le 16 octobre par un jeune Russe d’origine tchétchène âgé de 18 ans pour avoir montré à ses élèves des caricatures de Mahomet. https://216e1317ec59787b5aeacc137529354a.safeframe.googlesyndication.com/safeframe/1-0-37/html/container.html

Charlie Hebdo avait initialement publié des caricatures du prophète Mahomet en 2006 – comme d’autres journaux européens – pour défendre la liberté de la presse après que leur publication par un quotidien danois eut provoqué la colère de nombreux musulmans. L’hebdomadaire a été victime en 2015 d’un attentat djihadiste qui a fait douze morts, dont des journalistes et caricaturistes du journal.

Multiplication des contentieux

Outre ces attaques récentes, les tensions et les contentieux se sont multipliés ces derniers mois entre l’Union européenne (UE) et la Turquie. La découverte ces dernières années de vastes gisements gaziers en Méditerranée orientale a aiguisé l’appétit des pays riverains comme la Grèce, Chypre, la Turquie, l’Egypte et Israël et a relancé les querelles sur les frontières maritimes.

A l’issue d’un sommet européen à la mi-octobre à Bruxelles, le président du Conseil européen, Charles Michel, a critiqué la reprise de l’exploration gazière turque en Méditerranée orientale et rappelé que l’UE avait prévu d’évaluer la situation en décembre en vue d’éventuelles sanctions. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Turquie, Grèce, Chypre : pourquoi le gaz fait flamber la Méditerranée

Ankara est par ailleurs engagé militairement en Libye, en soutien au gouvernement d’accord national, et en Syrie contre les forces kurdes, alliées à la coalition internationale contre le groupe djihadiste Etat islamique, à laquelle appartiennent plusieurs membres de l’UE.

Le gouvernement turc soutient également les forces azerbaïdjanaises engagées contre les indépendantistes arméniens dans le Haut-Karabakh. La Turquie se trouve aussi sous la menace de sanctions américaines après avoir récemment testé, au grand dam de Washington, un système de défense antiaérien sophistiqué, le S-400, acquis auprès de la Russie malgré les mises en garde de l’OTAN dont Ankara fait partie.

https://www.lemonde.fr/international/article/2020/10/28/le-parquet-d-ankara-ouvre-une-enquete-contre-charlie-hebdo-apres-la-publication-d-une-caricature-d-erdogan_6057661_3210.html

Ce que l’on sait de l’attentat de Nice qui a coûté la vie à trois personnes

L’attaque au couteau a eu lieu à l’intérieur et aux alentours de la basilique Notre-Dame de l’Assomption. L’auteur des faits, qui a crié à de nombreuses reprises « Allahou akbar », a été blessé par balles.

Publié aujourd’hui à 09h51, mis à jour à 16h31

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A Nice, le 29 octobre.
A Nice, le 29 octobre. VALERY HACHE / AFP

Une attaque au couteau a eu lieu à l’intérieur et aux alentours de la basilique Notre-Dame de l’Assomption, à Nice, vers 9 heures, jeudi 29 octobre. Trois personnes sont mortes, deux femmes et un homme, selon des sources policières au Monde. L’auteur des faits, qui a crié à de nombreuses reprises « Allahou akbar » à la sortie de l’édifice, a été blessé par balles. En urgence absolue, il a été conduit à l’hôpital, selon ces mêmes sources. En direct : Trois morts à Nice, le Parquet antiterroriste se saisit de l’enquête

La première victime, une femme, a été égorgée à l’intérieur du bâtiment, l’auteur de l’attaque a tenté de la décapiter. La deuxième victime, un homme, a été blessée mortellement à coups de couteau. Celui-ci était le sacristain de la basilique, un laïc âgé d’environ 45 ans, a fait savoir à l’Agence France-Presse (AFP) le chanoine Philippe Asso. La troisième victime a quant à elle été grièvement blessée, elle s’est ensuite réfugiée dans un café en face de l’édifice, où elle est morte quelques minutes plus tard.

C’est la police municipale qui est intervenue en premier sur les lieux, secondée par la police nationale. Les policiers de l’unité de déminage ont immédiatement été dépêchés sur place pour vérifier l’absence de dispositif explosif. Un large périmètre de sécurité a par ailleurs été déployé autour de la basilique, sur l’avenue Jean-Médecin. Aucun office n’était célébré au moment de l’attaque, mais les portes de cette grande église située sur une artère très passante ouvrent généralement vers 8 heures. « A toute heure des personnes entrent et prient », a précisé à l’AFP M. Asso.

Le Parquet national antiterroriste (PNAT) a annoncé s’être saisi de l’enquête, ouverte pour « assassinat et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Elle a été confiée à la direction centrale de la police judiciaire et à la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).

  • « C’est la France qui est attaquée » réagit Macron

« C’est la France qui est attaquée » : Emmanuel Macron a dénoncé depuis Nice « une attaque terroriste islamiste » et annoncé le passage de 3 000 à 7 000 soldats pour l’opération « Sentinelle » afin de protéger les lieux de culte et les écoles. 

Le chef de l’Etat a appelé les Français à « l’unité » et à « ne rien céder à l’esprit de division », souhaitant délivrer « un message de fermeté absolue » et appelant à « ne céder à aucun esprit de terreur ».

  • Le plan Vigipirate porté au niveau « urgence attentat »

Le plan Vigipirate est porté au niveau « urgence attentat » sur l’ensemble du territoire national, avait annoncé un peu plus tôt devant l’Assemblée nationale le premier ministre, Jean Castex, précisant qu’un conseil de défense aurait lieu vendredi matin. Le chef du gouvernement a dénoncé une « attaque aussi lâche que barbare qui endeuille le pays tout entier ».

Plus tôt dans la matinée, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a annoncé sur Twitter la tenue d’une « réunion de crise », place Beauvau. M. Castex a alors quitté l’Assemblée nationale, où il se trouvait dans le cadre des débats sur les nouvelles mesures sanitaires pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, afin de se rendre à la cellule de crise du ministère de l’intérieur. Lire aussi Attentat à Nice : Jean Castex dénonce un acte « aussi lâche que barbare qui endeuille le pays tout entier »

« Je ne peux, une nouvelle fois dans les circonstances très difficiles que notre pays traverse, dans les épreuves qu’il subit, qu’appeler l’ensemble de la représentation nationale à l’unité et à la cohésion », a dit le chef du gouvernement aux députés, avant de promettre qu’il ferait « tout son possible » pour revenir ensuite dans l’Hémicycle. Réagissant à l’annonce, les députés ont observé une minute de silence et suspendu brièvement la séance. De leur côté, les sénateurs ont également observé un moment de recueillement ce matin, avant un hommage plus solennel qui sera rendu dans l’après-midi. https://platform.twitter.com/embed/index.html?dnt=false&embedId=twitter-widget-0&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1321727235867357185&lang=fr&origin=https%3A%2F%2Fwww.lemonde.fr%2Fsociete%2Farticle%2F2020%2F10%2F29%2Fattaque-au-couteau-a-nice-au-moins-un-mort-et-plusieurs-blesses-l-auteur-interpelle_6057753_3224.html&siteScreenName=lemondefr&theme=light&widgetsVersion=ed20a2b%3A1601588405575&width=550px

Après un passage par la cellule de crise, Emmanuel Macron doit se rendre à Nice en début d’après-midi, sur les lieux de l’attaque, a annoncé l’Elysée. Le président de la République sera accompagné du ministre de l’intérieur, du ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, de Jean-François Ricard, procureur du PNAT, ainsi que d’Eric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France. Il rencontrera également sur place le maire de Nice (Les Républicains, LR), Christian Estrosi, ainsi que les députés des Alpes-Maritimes Cédric Roussel (La République en marche, LRM) et Eric Ciotti (LR).

  • Renforcement de la surveillance des lieux de culte et des cimetières

A la suite de l’attaque survenue à Nice, M. Darmanin a immédiatement mis en place un renforcement de la surveillance des lieux de culte et des cimetières.

Adressé à l’ensemble des préfets de zone de défense, au préfet de police de Paris et à celui des Bouches-du-Rhône, ainsi qu’aux directeurs généraux de la police nationale, de la gendarmerie nationale et de la sécurité intérieure, le télégramme interne, que Le Monde a consulté, rappelle « aux forces de l’ordre placées sous [leur] autorité, la nécessité de faire preuve d’une vigilance accrue afin de prévenir tout acte qui pourrait être commis par mimétisme », notamment « en cette période des fêtes de la Toussaint ». Les effectifs de l’opération « Sentinelle » et les polices municipales pourront également être mobilisés.

  • Le glas a sonné à 15 heures dans les églises du pays

Le glas a sonné jeudi dans toutes les églises de France en hommage aux trois victimes de l’attaque au couteau perpétrée dans la basilique Notre-Dame de Nice. Du Sacré-Cœur à Paris, à l’église de Talence, près de Bordeaux, cette « cloche des défunts » a retenti à 15 heures, heure symbolique pour les chrétiens car elle serait celle de la mort du christ.

C’était le cas, par exemple, à Saint-Etienne-du-Rouvray, où le père Jacques Hamel avait été assassiné lors d’une attaque terroriste en juillet 2016 : https://platform.twitter.com/embed/index.html?dnt=false&embedId=twitter-widget-1&frame=false&hideCard=false&hideThread=false&id=1321815339575988224&lang=fr&origin=https%3A%2F%2Fwww.lemonde.fr%2Fsociete%2Farticle%2F2020%2F10%2F29%2Fattaque-au-couteau-a-nice-au-moins-un-mort-et-plusieurs-blesses-l-auteur-interpelle_6057753_3224.html&siteScreenName=lemondefr&theme=light&widgetsVersion=ed20a2b%3A1601588405575&width=550px

  • Une attaque qui fait écho à celle de Conflans-Sainte-Honorine

Le mode opératoire rappelle forcément l’attentat islamiste de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le 16 octobre. La première victime de Nice a été égorgée par l’auteur présumé des faits qui a tenté de la décapiter. Deux semaines auparavant, Samuel Paty, un professeur d’histoire-géographie, avait été décapité par Abdouallakh Anzorov. Article réservé à nos abonnés Lire aussi Attentat de Conflans : les dernières révélations de l’enquête

L’attaque de Nice fait également écho à deux autres attentats islamistes. Celui survenu dans la même ville, le 14 juillet 2016. Mohamed Lahouaiej Bouhlel avait assassiné 86 personnes et en avait blessé 458 autres. Au volant d’un camion, il avait foncé sur la foule réunie sur la promenade des Anglais, à l’occasion du feu d’artifice prévu pour la fête nationale, avant d’être abattu par la police. Cela rappelle aussi l’attaque survenue dans une église, déjà, à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), quelques jours après celle de Nice, le 26 juillet 2016. Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean avaient poignardé et égorgé le père Jacques Hamel au cœur de l’édifice religieux et avaient blessé grièvement un paroissien, avant de prendre en otages trois personnes. Ils avaient été abattus par les forces de l’ordre.

https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/10/29/attaque-au-couteau-a-nice-au-moins-un-mort-et-plusieurs-blesses-l-auteur-interpelle_6057753_3224.html

https://www.lci.fr/population/hommage-samuel-paty-les-caricatures-de-charlie-hebdo-projetees-a-toulouse-et-a-montpellier-2167922.html

Why is the Anglo media portraying France as the villain?

Targeted by fundamentalists, the French are shocked by the lack of support from their American and British friends

BY Liam Duffy

Macron’s picture in Gaza, where he’s really popular right now. Photo by MOHAMMED ABED/AFP via Getty Images

https://unherd.com/2020/10/why-is-the-anglo-media-portaying-france-as-the-villain/

BY Liam Duffy

Liam Duffy is a researcher, speaker and trainer in counter-terrorism based in London.Add to Favourites Add to favourites

LiamSD12

October 29, 2020


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When Charlie Hebdo was struck in 2015, France was defiant. When blood soaked the floors of the Bataclan later that year, France despaired. Now, after seeing a schoolteacher assassinated for simply doing his job, for doing what the Republic asked of him, France is furious.

For France, the time of hashtag solidarity and “Don’t Look Back in Anger” has passed. After years of terrible bloodshed on its streets, the usual lines and excuses are well worn out among French audiences. Now, France is clearly staking out its position: that the jihadist terror they’ve endured — more than any country in Europe — is a product of the growth of Islamist ideology inside its own borders, and the cultural chasm it creates.

In a speech to honour the slain schoolteacher, the French President himself could barely hold back his emotions, while in private he is said to be ready for a “fight to the death” with Islamists. His interior minister has denounced “Islamist barbarism” and said it’s time for Islamists to feel the fear and shock of France’s actions, not the other way around. The public, too, wants real action.

While most ire is directed firmly at the Islamist murderers and their apologists, a portion of French anger is reserved for la presse Anglo-Saxon. A growing number of people, both in and out of government, feel that their country is being madly misread and misrepresented in the Anglosphere.

Among what little discussion of Macron’s campaign against Islamism in France there has been, it’s not unusual to find accusations of pandering to the far-right, electioneering, attempting to reform Islam, and enforcing hard-line secularism, or even state atheism. Macron’s policies on such a complex and sensitive issue are of course open to criticism, but they are none of these things, nor are they a knee-jerk reaction — he’s been talking about this problem for years.

Macron is not chasing a bogeyman. What he describes as “Islamist separatism” in France is a problem more developed than just about any other Western country, but there has been little recognition of this starting point. Neither has there been much recognition that Macron wants to tackle France’s own culpability in the social fault lines — the racism and the inequality that afflicts too many in the banlieues.

This problem though, goes much deeper than jihadist terror. According to expert Gilles Kepel, whose thinking is influential on Macron, the Islamist ecosystems thriving in the banlieues are inculcating children with a sense of hostility towards French values and culture. By the time kids make it to school, they are caught in a disorientating riptide between Islamists and the state school system’s efforts to impart the values of secular France. Whether one agrees with Macron’s proposals or not, as these kids emerge into adulthood, the potential for an unprecedented social rift could prove a looming disaster for the Republic.Suggested readingIs France’s secularism worth dying for?By John Lichfield

When Samuel Paty was decapitated in the street in broad daylight for trying to teach his students a civics lesson, the New York Times ran with the woefully misleading headline “French Police Shoot and Kill Man After a Fatal Knife Attack on the Street”. The attack — in which the assassin who had just cut someone’s head off was shot by gendarmes — was awkwardly framed through the lens of liberal America’s anxieties over police violence, and it didn’t get much better from there.

In Le Monde, Hugo Micheron, a leading jihadism expert, slammed “hallucinatory” American coverage, writing that: “the progressive media appear uncomfortable with the facts. In the New York Times and the Washington Post, the two most influential newspapers on the left, the term ‘jihadism’ never appears.” Indeed, in some American coverage there is barely an admission that Islamic extremism is a real problems confronting France. The term “Islamism” is rarely found, unless directly attributed to Macron, as though a mere figment of his imagination. The American coverage, Micheron wrote, “illustrates the ongoing polarisation of American politics, and an increasingly distanced relationship with freedom of expression”.

As other articles bizarrely warned of rising nationalism and a French “crackdown on Islam,” President Erdogan was launching his own international version of the agitprop campaign that got Samuel Paty killed, this time against the entire nation of France.Suggested readingWhen Asterix took on Covid-19By John Lewis-Stempel

Commenting on the media amplification of Erdogan’s portrayal of France as hostile to Muslims, prominent journalist Caroline Fourest told me: “This is American soft power helping Islamist soft power.” In an interview with L’Express, Fourest said: “The Anglo-Saxon press does not care. It understands nothing about the French situation and only reflects the American situation… The cultural misunderstanding runs deep.. It’s a form of cultural imperialism, a desire to push the French model into the American.”

Fourrest is not the only one to complain of cultural imperialism. There is a sense in France that ideas largely imported from elite US university campuses — the likes of intersectionality and identity politics — run counter to French universalism and undermine France’s efforts to tackle its unique social challenges in its own way. To then be hectored by liberal America on how to do community relations on top of this unwanted ideological import, especially in 2020, has left a sour taste in the mouth.

Not all Anglophone media is the same, and to its credit, the FT spoke to French teachers on the ground, where one admitted to not feeling safe. “If I have to show a film with a nude scene, a couple embracing, there’d be shouting,” she told the paper: “not the normal teenage stuff, real aggression, kids saying it’s not allowed.” But elsewhere the issue has been framed as if it was just an extension of the English-speaking world’s identity politics debate, a misreading that ignores reality on the ground in Paris and elsewhere.

Many American and British commentators are struggling to see past Macron’s campaign, other than its relation to what they see as a beleaguered minority community — whereas Macron’s government sees Islamism as the domestic growth of a supremacist, totalitarian political ideology that threatens the Republic and prevents citizens from accessing the rights and protections guaranteed to them. An inherently political problem, and not one of race or religion.The Republican Party’s descent into darknessHow France became the most anti-Semitic country in the WestBy Anne-Elisabeth Moutet

Nor is the French sense of betrayal confined to the press. Erdogan has accused Macron of mental instability and compared the situation of French Muslims to that of Jews in 1930s Germany (notably, Paris’ Grand Mosque vehemently disagrees), yet the early silence from the British Government compared to other European leaders was deafening, and certainly not lost on French diplomats.

France has just witnessed one of its schoolteachers decapitated for blasphemy in the street in the year 2020, yet it is somehow coming out of this situation as the menace, the deliberate provocateur bringing all this violence on itself. This is despite most of the appalling atrocities France has suffered having nothing to do with Charlie Hebdo whatsoever.

France is its own country with its own history and its own complex challenges, and it has every right to defend itself against Islamist subversion and jihadist atrocity. While the accusations of colonialism and islamophobia are expected from Imran Khan and Erdogan, perhaps not so from France’s friends. The next time our countries face these horrors — which we will — no doubt France will be more generous and understanding with us than we have been with her.




France’s dangerous religion of secularism

French love of blasphemy stigmatizes and humiliates even the most moderate Muslims.

https://www.politico.eu/article/france-attacks-religion-secularism-radicalism-blasphemy-islam/

Farhad Khosrokhavar is studies director at EHHS, the School for Advanced Studies in the Social Sciences, in Paris.

PARIS — Another string of jihadist attacks has shaken France. The most recent, at a church in Nice, left three people dead, only two weeks after a teacher was beheaded on the outskirts of Paris after he displayed cartoons of the prophet Mohammed in his classroom.

Why is France targeted, over and over again, by violent extremists? Germany, England, Italy and even Denmark — where cartoons of controversial Mohammed were first published — have not seen comparable violence.

The reason is simple: France’s extreme form of secularism and its embrace of blasphemy, which has fueled radicalism among a marginalized minority.

Specifically, the latest round of violence follows the decision earlier this month by the satirical newspaper Charlie Hebdo to mark the beginning of a trial over a murderous attack on its newsroom in 2015 by republishing the blasphemous cartoons of Mohammed that prompted the original assault.

This duo — radical secularism and religious radicalism — have been engaged in a deadly dance ever since.

Traditionally, French secularism requires the state to be neutral and calls for respect for religions in the public space, in order to avoid the rise of religious intolerance.

In modern times, however, it has become something far more extreme. The moderate secularism that prevailed as recently as the 1970s has been replaced with something more like a civil religion.

It’s a belief system that has its own priests (government ministers), its pontiff (the president of the republic), its acolytes (intellectuals) and its heretics (anyone who calls for a less antagonistic attitude toward Islam is rejected and branded an “Islamo-leftist”).

One of the defining features of this new secularism is the promotion of religious blasphemy — and, in particular, its extreme expression in the form of caricatures like those of Mohammed.

This embrace was on full display following the murder of the teacher who showed cartoons of Mohammed in his classes, when many French intellectuals came out in praise of blasphemy and defended the government’s unequivocal defense of the right to free expression.

They should have considered their words more carefully.

In Western Europe the right to blaspheme is legally recognized. But it is one thing to protect the freedom to blaspheme and another to enthusiastically exhort blasphemy, as is the case in France.

Blasphemy is a non-argumentative and sarcastic form of free speech. It should be used, at best, with moderation in a country where between 6 percent and 8 percent of the population is Muslim, most of whose parents or grandparents emigrated from French colonies in North Africa.

Defenders of blasphemy invoke freedom of expression, but what blasphemy does, in fact, is trap France in a vicious cycle of reactivity to jihadist terror that makes it less free and less autonomous.

The immoderate use of caricatures in name of the right to blaspheme ultimately undermines public debate: It stigmatizes and humiliates even the most moderate or secular Muslims, many of whom do not understand French secularists’ obsessive focus on Islam, the veil, daily prayers or Islamic teachings.

The result is a harmful cycle: provocation, counter-provocation, and a society’s descent into hell. As French secularism has become radicalized, the number of jihadist attacks in the country has multiplied.

French secularists claim to be fighting for freedom of expression. As they do so, innocent people are dying, Muslims around the world are rejecting French values and boycotting the country’s products, and French Muslims are facing restrictions on their freedom of expression in the name of thwarting Islamist propaganda.

France is paying a heavy price for its fundamentalist secularism, both inside and outside its own borders.

Comment

I really like Khosrokhavar and his research, particularly on Iran and suicide martyrs, but it doesn’t mean we have to agree on everything.

As someone commented elsewhere, this article sounds like the “short skirt argument”.

“It stigmatizes and humiliates even the most moderate or secular Muslims, many of whom do not understand French secularists’ obsessive focus on Islam, the veil, daily prayers or Islamic teachings.”

Many of the French, too, “do not [or did not, until a couple of decades ago] understand the Islamists’ obsessive focus on Islam, the veil, daily prayers or Islamic teachings”, and are baffled by their push to indoctrinate children and teenagers, something that is played out and revealed more poignantly at school. The Islamists also “stigmatize and humiliate even the most moderate or secular Muslims”, and corner them in a difficult position of “traitor”, “rebel”, “heretic”, or even “apostate”.

When it should be more than clear that there are no “simple answers”, even Khosrokhavar takes the safe path of “I have the simple answer for it all”:

“The reason is simple: France’s extreme form of secularism and its embrace of blasphemy, which has fueled radicalism among a marginalized minority.”

“Blasphemy” is not, per se, fuelling radicalism, except as the last straw. It has been fuelled by creating a societal/communitarian and even economical structure that promotes a separatist, exclusivist (not simply ‘separate’) identity and a sense of entitlement derived thereof, and this has been going on for decades now. The increase of actions by the government and the never-ending, harsh and acrimonious debate in the society at large were a response to a perceived threat. Besides, the British public is much more tamed and has received its fare share of Islamist strikes. Not everything has to do with ‘blasphemy’. Equating “laïcité” with a belief system is somewhat accurate, in a broad interpetivis-geertzian-cultural-anthropological way, but it borders (and effectively is) irony, a comparison with other (perhaps) more serious belief systems.

Moreover, ‘blasphemy’ is in the eye of the beholder. Many of the cartoons (either by the Danish newspaper or Charlie) were anything but ‘blasphemous’; call them what you want, bad taste, uneducated, insensitive, even cheap provocateurs, but few of them were blasphemous in a serious way. This guy simply doesn’t know real blasphemy, like Rops’ “Pornokrates”:

Félicien Rops - Pornokratès - 1878.jpg

Or Rops’ “Temptation of St. Anthony”:

Or worse, his etchings for Jules-Amédée Barbey d’Aurevilly’s (“Les Diaboliques”):

Rops, Le Sacrifice

Or Delville’s “Les Trésors de Satan” (1895):

Les Trésors De Satan [Satan's Treasures] (Jean Delville, 1894). Featured  on: MORBID ANGEL - 'Blessed Are the Sick' & H… | Jean delville, Fantastic  art, Morbid angel

I could extend the examples, but you get the gist.

But imagine the reaction if you’re showing this to someone indoctrinated in political Islam or salafism. As the French scholl teacher tells us on the Financial Times:

““No, I don’t feel safe. If I have to show a film with a nude scene or a couple embracing, there’d be shouting, and not just the normal teenage stuff, real aggression, kids saying this is not OK, it’s not allowed,” she said, requesting her name not be used.”

Well, normal Western teengagers would be perhaps anxious, perhaps wishing for something more, perhaps interested, perhaps shameful, perhaps nonplussed. [informal • North American(of a person) not disconcerted; unperturbed.] But guess what if you are a religious fundamentalist of a violent strain in your classroom, luckily with some backup from culturally-entitled comrades, and that you’re indeed forced to watch Satanic Western sinful culture that can contaminate you, or worse, defile “your” women, shaming family and community, or worse, contaminate you so deeply that you’ll lose your identity and then burn in hell, because hey, they’re attacking you and your culture, as they’ve done for years or even centuries, so that your character melts and you’re no longer a man, or a woman, worthy of any respect according to the elders and the sages of yore or the vanguards of truth of today, or the holy writ sent down to an uncouth warlord in a gods-forsaken barbarian wilderness in the 6th century by a beautiful angel and conquered the world in glory, but no, you, an heir of a glorious epoch, are forced to swallow kafir nonsense about science, evolution, respect, equality, democracy, and worse, you’re asked to partake in a culture that you cannot force your mythical opinions on other people, and cannot avenge or fight back against heresy and blasphemy, which is all around you, because then you’re low, revolted, thankless prick, supported by a twisted sense of entitlement, and everything that is against your identity hurts you, your past and your present are read as a history of oppression by unbelievers. Seen something you don’t like? You’re being oppressed. Life is simple. Your rage is justified. Your crimes are explained, or justified, or even not crimes at all, it’s just self-defense.

“One of the defining features of this new secularism is the promotion of religious blasphemy — and, in particular, its extreme expression in the form of caricatures like those of Mohammed.”

Well, imagine if a bunch of Christians of every stripe started murdering metal musicians one day, arguing the same thing about Jesus. Blasphemy isn’t promoted, what is promoted is the freedom to offend beliefs, and the security of inhabiting a civic space in which you’re not goint to be stabbed or run over by someone because you think people should have that freedom.

And if you turn the argument around, well, “One of the defining features of this new religionism is the promotion of religious blasphemy laws — so that anyone who dares to speak against the so-called prophet who had seizures in the desert and was possessed by alien evil whale ghosts and his followers will suffer a most ignominious persecution.”

Il faut que ce drame permette un débat de fond sur les pousse-au-crime. Les petites mains du djihadisme relèvent du renseignement et du travail de police. Pour cela, il faut évidemment resserrer les filets, surveiller les radicalisés fichés S ou ceux qu’on n’a pas encore détecté. Mais l’essentiel du travail, celui de la société, consiste à désamorcer ces propagandes qui désignent des cibles aux tueurs : les policiers, les Juifs, les journalistes, les professeurs… On entend des voix nous expliquer qu’il suffirait de ne plus dessiner ni enseigner l’histoire de ces caricatures pour que la Paix revienne. Mais faut-il cesser d’être Juifs, femmes, gay, laïques ou renoncer à enquêter sur le terrorisme pour avoir la “paix” ? 

Les fanatiques nous tuent pour ce que nous sommes. Partout dans le monde, les djihadistes tuent par antisémitisme ou au hasard. En France, ils nous tuent aussi pour nos idées. Ce n’est pas une faiblesse, c’est une force. Car nous sommes l’un des rares pays à regarder le fanatisme en face et même dans les yeux. 

https://www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats/caroline-fourest-nous-sommes-l-un-des-rares-pays-a-regarder-le-fanatisme-dans-les-yeux_2136903.html

nouvelobs.com

Aux musulmans, et en particulier aux élèves et parents d’élèves qui désapprouvent les caricatures de Mahomet

Par Pierre Jourde (Ecrivain) 9-12 minutter


Chers concitoyens musulmans,

Ne nous voilons pas la face : il y a un problème. Tant de morts, tant de souffrances pour de simples caricatures. Comment en est-on arrivés là ?

A la fin du Moyen-Âge, tous les pays chrétiens et musulmans vivaient sous le même régime d’intolérance. Un simple soupçon de blasphème ou d’impiété pouvait vous mener à l’échafaud. Les gens des autres religions ne disposaient pas des mêmes droits et étaient à peine tolérés. On peut même dire que les pays musulmans, l’empire ottoman en particulier, étaient un peu plus tolérants envers les juifs et les chrétiens que les pays chrétiens ne l’étaient envers les juifs et les musulmans.

Et puis, en Europe, il s’est passé deux phénomènes, étroitement liés, qui ont fait la société où nous vivons aujourd’hui, la France, et plus généralement les pays occidentaux : la naissance de l’esprit scientifique et la philosophie des lumières. Cela a mis quatre siècles pour aboutir, du XVIe siècle au début du XXe siècle, le travail a été long, douloureux et sanglant. Au bout de ce travail, il y a, entre autres, le droit au blasphème.

L’esprit scientifique a cherché à expliquer rationnellement le monde, par l’observation et la logique, sans s’en tenir aux vérités religieuses. Il a d’abord fallu faire admettre aux autorités chrétiennes que la terre tournait sur elle-même et autour du soleil. Galilée a été obligé par l’Eglise de renoncer à ses découvertes. Au XIXe siècle encore, les découvertes de Darwin étaient refusées au nom de la Bible. Mais l’esprit scientifique a fini par s’imposer. Grâce à lui, on en sait plus aujourd’hui sur l’univers, l’homme et la nature. Mais il a aussi permis l’essor technique : si vous avez un téléphone portable, la télévision, une voiture, la lumière électrique, si vous prenez l’avion, le train, si vous pouvez vous faire vacciner, passer une radio, c’est grâce au développement de l’esprit scientifique tel qu’il s’est développé en Europe, et qui a dû lutter des siècles contre la religion et ses soi-disant vérités révélées.

L’esprit des lumières s’est opposé aux persécutions religieuses, au fanatisme religieux, à la superstition. Voltaire a lutté pour faire réhabiliter Calas, condamné à l’atroce supplice de la roue, parce qu’il était protestant et qu’on le soupçonnait d’avoir tué son fils parce qu’il voulait se convertir au catholicisme. Voltaire a lutté pour faire réhabiliter le Chevalier de la Barre. Ce garçon de vingt ans est torturé et décapité pour blasphème. On lui cloue sur le corps un exemplaire du Dictionnaire philosophique de Voltaire et on le brûle.

La Révolution française, puis les lois de la laïcité, qui s’imposent à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, vont dans le même sens : empêcher la religion catholique, qui est pourtant celle de l’immense majorité des Français, d’imposer sa vérité, son pouvoir, de torturer et de tuer pour impiété ou pour blasphème, et faire en sorte que toutes les religions aient les mêmes droits, sans rien imposer dans l’espace public. Car c’est cela, la laïcité.

Mais le catholicisme n’a pas abandonné si facilement la partie, même après avoir perdu le pouvoir, il voulait encore régner sur les esprits, censurer la libre expression, imposer des visions rétrogrades de l’homme et, surtout, de la femme. En 1880, puis encore en 1902, il a fallu expulser de France tous les ordres religieux catholiques qui refusaient de se plier aux lois de la république. Pas quelques imams : des milliers de moines et de religieuses. Ça ne s’est pas passé sans résistance et sans violences.

La critique, la satire, la moquerie, le blasphème ont été les moyens utilisés pour libérer la France de l’emprise religieuse. Tant que la religion était religion d’état, ceux qui le faisaient risquaient leur vie. Puis l’Eglise catholique a fini par accepter d’être moquée et caricaturée. Elle a accepté les lois de la démocratie. Les caricatures et les blasphèmes étaient infiniment plus durs et plus violents que les caricatures assez sages de Mahomet, chez les ancêtres de Charlie Hebdo, qui s’appelaient par exemple L’Assiette au beurre, et plus récemment, il y a une cinquantaine d’années, Hara-Kiri, et de nos jours dans Charlie Hebdo, beaucoup plus durs avec le Christ qu’avec Mahomet.Imaginez qu’un artiste comme Félicien Ropsreprésentait le Christ nu, en croix, en érection, avec un visage de démon ! Et « Hara-Kiri » la sainte vierge heureuse d’avoir avorté ! Personne ne les a assassinés. Au contraire, en 2015, une revue catholique a publié des caricatures du Christ par Charlie Hebdo ! Pour montrer qu’ils étaient capables de les accepter.

Le Christ satanique de Félicien Rops, la couv de « Hara-Kiri » sur l’avortement de la Vierge Marie.

Le Christ satanique de Félicien Rops, la couv de « Hara-Kiri » sur l’avortement de la Vierge Marie.

Si vous êtes libres de pratiquer votre religion en France, si vous avez les mêmes droits que les chrétiens, c’est grâce au blasphème, qui a empêché une religion d’imposer sa loi. Les musulmans sont redevables de leur liberté aux blasphémateurs.

Beaucoup de gens aujourd’hui refusent l’idée de blasphème, pas seulement les musulmans. Il faudrait « respecter » les religions. Mais c’est justement parce qu’on ne les a pas respectées que nous sommes libérés de l’emprise religieuse, et que nous vivons en démocratie, dans un pays où toutes les religions sont acceptées. Charlie Hebdo ne va pas trop loin, Charlie Hebdo fait avec courage son travail de journal satirique, qui s’en prend à tout le monde, sans distinction de religion ou d’origine, parce qu’en démocratie on a le droit de se moquer de tout et de tout le monde. Sachez que Charlie Hebdo, qui est plutôt classable à l’extrême gauche, s’en est pris au racisme, à l’extrême droite, au christianisme, aux hommes politiques de tous bords. Et à l’islam, donc, à égalité avec les autres. Pourquoi auraient-ils dû faire une exception uniquement pour l’islam ?

En France, on peut critiquer avec virulence tout le monde, les partis politiques, les institutions, les hommes politiques, les artistes, etc. Faut-il faire une exception pour les religions ?

En France, on peut moquer le catholicisme, le judaïsme, le bouddhisme, sans risquer sa vie. Pourquoi ne peut-on moquer l’islam sans risquer sa vie ? L’islam serait-il une exception ?

L’islam peut être critiqué et moqué, comme toutes les autres religions, comme toutes les croyances, comme toutes les opinions, car en démocratie, une religion est une opinion, elle n’est pas sacrée. Si vous n’admettez pas cela, alors vous n’admettez pas la démocratie. Cela signifie que vous souhaitez vivre dans une société sans liberté d’expression, où on ne critiquera plus rien ni personne, dans une société sans blasphème, où la religion dictera aux gens leur manière de vivre, les limites de leur comportement et de leur parole. C’était la France au Moyen-Âge. C’est l’Arabie saoudite aujourd’hui.

Quelques couv de « Charlie Hebdo ».

Quelques couv de « Charlie Hebdo ».

L’islam est critiquable justement parce qu’il a encore du mal à accepter la liberté d’expression et la liberté des femmes. Connaissez-vous des massacres et des attentats de même ampleur, partout dans le monde, au nom du christianisme ? L’islam est la seule religion aujourd’hui au nom de laquelle on tue des centaines d’innocents partout dans le monde. Combien de massacres en France, l’Hyper Cacher, Charlie Hebdo, le Bataclan, Nice, les petits enfants juifs tués par Mohammed Merah, le professeur de Conflans, et bien d’autres encore ? Combien d’attentats aux Etats-Unis, en Espagne, en Angleterre, en Belgique, tous aux cris de « Allah est grand » ? Et les organisations totalitaires islamiques, comme Daech, Al Qaïda, les Tribunaux islamiques somaliens ou les Talibans, qui lapident, décapitent et crucifient au nom d’Allah les chrétiens, les musulmans chiites, les juifs, les zaïdites, les homosexuels, les femmes adultères et les blasphémateurs ? Et dans combien de pays islamiques les autres religions sont-elles persécutées, les femmes considérées comme mineures, des jeunes gens exécutés pour n’avoir pas respecté la religion?

Ces pays et ces gens ont manqué la révolution scientifique et l’esprit des lumières. Ils ont manqué de blasphème !

Critiquer l’islam n’est pas de l’« islamophobie », maladie imaginaire créée pour empêcher justement toute critique, encore moins du racisme, qui n’a rien à voir. Est-ce que critiquer l’extrême droite est de l’extrême-droitophobie ? Est-ce que critiquer le capitalisme est de la capitalistophobie ? Est-ce que critiquer le catholicisme est de la catholicismophobie ?

Critiquer l’islam, c’est le mettre sur le même plan que toutes les autres religions et opinions. C’est donc le respecter. Ne pas le critiquer, c’est penser qu’il est incompatible avec la démocratie, comme on préserve la sensibilité d’un petit enfant qui ne peut pas endurer la même chose que les adultes.

Les caricatures de Charlie Hebdo, celles des journaux danois, attaquaient l’islam justement sur le sujet de la violence et de l’intolérance. Et c’est bien un problème, ne le pensez-vous pas ? Les réactions violentes ont montré qu’ils avaient raison ! Les assassins de Charlie Hebdo démontrent qu’ils avaient raison, qu’il y a là un problème. Le jour où l’islam acceptera de se confronter à ses problèmes au lieu de tout renvoyer à l’islamophobie, le jour où il acceptera de rire de lui-même, et de prendre la moquerie avec une indulgence souriante, il montrera qu’il est compatible avec la démocratie, capable d’autocritique, comme l’a été le catholicisme. Ce jour-là, une simple petite caricature ne donnera plus lieu à des massacres.

Je souhaite vivement, je ne sais par quel canal, être entendu de vous, surtout ceux que choquent les caricatures. Qu’ils comprennent enfin que c’est la loi démocratique, que c’est au prix de cette insolence qui réveille les esprits qu’on peut réfléchir, se remettre en question et avancer. Et si les religions avaient enfin de l’humour ? Si la Grande Mosquée de Paris organisait une expo Charlie Hebdo ? On peut rêver…

  • Je tiens à préciser que cette chronique est libre, non rémunérée, qu’elle reflète mes opinions et non celles du site qui m’héberge.

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